LES GRANDES MANŒUVRES
L'infanterie conquiert et conserve le terrain. Elle chasse définitivement l'ennemi de ses positions. C'est à elle qu'incombe la tache la plus rude mais aussi la plus glorieuse de la bataille - Réglement sur le service en campagne art.134
On devait y simuler les mouvements hors de vues de l'ennemi, des marches d'approches, des déploiements, des attaques, poursuites, retraites... Les manoeuvres pouvaient être à simple action quand l'ennemi n'était que figuré, ou à double actions quand on fait agir deux partis. Des arbitres devaient trancher les questions douteuses et éviter toute invraisemblance dans les opérations.
Signification des coups de sifflets:
La formation de route habituelle était la colonne par 4, formée de fractions de huits hommes sur deux rangs placées les une derrières les autres. On utilisait exceptionnellement la colonne par deux ou par un. Ce dispositif était conservé quand on redoutait peu l'ennemi et qu'il ne s'agissait que de cheminer. On marchait sur le coté droit de la route, et les compagnies ont entre elles une légère distance pour éviter les à-coups.
S'il fait trés chaud on pouvait ouvrir les rangs pour laisser circuler l'air: 2 rangs à droite, 2 rangs à gauche. Si la colonne doit marcher massée, elle se forme par huit hommes de front.
La vitesse normale de marche est de 4 km/h, y compris 10 minutes de halte horaire. Quand une marche devait dépasser 25km, on faisait généralement une grand'halte d'une heure aux 2/3 du parcours.
Grand'Halte - on boit du café:Garde du drapeau durant la halte:
Soldats bouviers suivant les armées en manoeuvres:
Le billet de logement et le vaguemestre- Supplément illustré du petit journal 23 septembre 1893
Pendant longtemps les soldats bivouaquaient à la belle-étoile. En 1914 une tente abri était prévue dans l'équipement du fantassin
En campagne les autorités militaires avaient des fanions et lanternes destinés à signaler leur emplacement de jour comme de nuit, symboles utilisés aussi au bivouac, cantonnement et lors des grandes manoeuvres:
Naturellement les communications sont essentielle, et les chefs des divers éléments se relient au chef de l'ensemble par bicyclistes, coureurs, signaux à bras, etc. Les éléments voisins se relient entre eux pour se transmettre les renseignements et coordonner leurs mouvements.
La sureté est un élément essentiel. Une troupe d'infanterie marchant est généralement accompagnée de cavalerie pour l'éclairer, d'artillerie pour l'appuyer au besoin, et place des sections en avant-garde, arrière-garde et flanc-garde pour éviter les surprises. Ces fractions de sureté se couvrent elle même, et ont des patrouilles pour fouiller les couverts. Les avants-garde et arrière garde marchent comme le gros, les flancs-garde peuvent stationner pour couvrir une colonne défilant à sa hauteur.
Infanterie en ligne:
Dans la doctrine française, l'artillerie appuie l'infanterie, pour notamment faire cesser le feu ennemi et lancer l'attaque. L'infanterie doit arriver au corps à corps, qui seul peut mettre l'adversaire hors de cause. Les manuels d'époque parlent encore de la Furia Francese, et l'escrime à la baïonnette était enseignée plus que jamais.
Le président Raymond Poincarré aux manœuvres de 1913
Le général Foch aux grandes manœuvres avec des officiers supèrieurs russes
Joffre et Poincarré aux grandes manoeuvres: